Santa Giulia SAINTE JULIE
DE NONZA


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SAINTE JULIE DE NONZA

Sur la côte ouest du Cap Corse, perché sur un à pic impressionnant que Ptolémée appelait le promontoire sacré, le vieux village de Nonza domine la mer.
      C'est là que vers la fin du IIIe siècle naquit sainte Julie, cel1e que, plus tard, les Romains appelèrent sainte Julie du Rocher.
      Depuis plus d'un siècle déjà des prédicateurs parcouraient le pays amenant à la religion chrétienne une bonne partie de la population corse.
      Hélas, les premiers chrétiens connurent les sombres jours de la persécution, particulièrement sanglante en l'an 303, sous le règne finissant de Dioclétien, période pendant laquelle les chrétiens furent surveillés, espionnes, molestés. Les prières publiques, les réunions à l'église défendues sous peine de mort.
      Cependant, la tiédeur ne convient qu'aux religions décadentes. Chez les jeunes adeptes la foi était d'autant plus vive que leur religion était jeune. Ne pouvant se rendre dans les lieux saints les chrétiens furent obligés de se réunir en des lieux tenus secrets malgré la surveillance des persécuteurs.
      Mais jamais la répression n'atteignit un plus haut degré de férocité que sous le mandat du préfet romain Barbarus.
      C'est ainsi que le jour de la Nativité, en l'an 303, des fêtes païennes furent organisées et la population conviée.
      Un groupe de femmes, parmi lesquelles la jeune Julie, fut invité à honorer les dieux païens.
      C'en était trop pour la jeune et ardente chrétienne. Ostensiblement, elle se dirigea vers l'église et s'agenouilla devant la porte fermée.
      Arrêtée immédiatement et emmenée, elle fut sommée de renier sa religion. Devant son mutisme, elle fut condamnée au supplice de la croix.
      Au moment de la crucifixion les persécuteurs, furieux de voir que la menace de mort n'avait pas altéré la sérénité de la jeune chrétienne, lui arrachèrent les seins et les jetèrent au pied d'un rocher en contre-bas.
      On raconte qu'en cet endroit deux sources jaillirent, sources d'eau chaude et fumante en ce jour de froid vif.
      Ce miracle ne désarma pas la haine des païens, mais fortifia la foi des jeunes chrétiens témoins du supplice.
      Comment n'auraient-ils pas été impressionnés par le spectacle d'une jeune femme fragile et sensible supportant les plus terribles souffrances sans un mot, sans un cri, les yeux toujours levés vers le ciel, comme en extase.
      Sur les lieux mêmes de la source miraculeuse, une chapelle fut bâtie, puis, au hasard des invasions, détruite plusieurs fois, rebâtie plus tard par les habitants de Nonza qui, chaque année, le 22 mai, vont sur les lieux, honorer et prier leur patronne, sainte Julie de Nonza.

   Lingua italiana      SANTA GIULIA DI NONZA (versione in lingua italiana)

Cette version de l'ancienne tradition orale transmise en Corsica est tirée de:
CONTES CORSES
Antoine Trojani
Editions Fernand Lanore, Paris, 1964.
142 pages, broché, couverture illustrée, illustrations de Pierre Rousseau.
Collection Folklore.



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